La salle d’audience, un bel endroit qui ne servait à rien puisque… personne n’avait rien à dire à l’Assemblée Ducale. Le peu de ducs qui s’en servaient l’utilisaient uniquement parce qu’ils l’avaient créé et il y avait fort à parier qu’au premier qui désirerait s’en passer, nul ne pourrait rien y faire. Mais au final, ceci ne nous intéresse que peu puisque dans le fond l’AD n’intéressait ni chlo ni celui qui venait d’entrer. Que faisait il ici ? Eh bien c’était simple, personne ne passait jamais dans cette salle d’audience, alors le p’tit Duc était allongé derrière le siège et dormait à moitié, fiole d’opium à côté de lui.

Ses migraines le faisaient de plus en plus souffrir aussi n’hésitait il pas à corser les doses, quitte à dépasser des limites qu’il s’était juré de respecter. Longue déchéance que celle d’un homme qui perdait, comme Guise, de plus en plus ses facultés mentales. Simplet, son savoyard de poche savant qui lui servait d’intendant s’en inquiétait d’ailleurs de plus en plus, sans oser avertir sa femme (faut dire qu’Elianor en aurait plutôt profité pour liquider son mari fissa en profitant de ses crises.

Enfin bon, toujours est il qu’il entendit quelqu’un entrer dans la salle…

‘Tain ! On vous a pas appris à frapper avant d’entrer ? Y a des gens qui travaillent ici !

Il se leva, s’attendant à découvrir un agent du duché venu faire le ménage (sûrement un savoyard, fallait bien avoir pitié d’eux…), et se rendit compte qu’il s’agissait d’un gars qu’il ne connaissait pas. Il rajusta ses vêtement à ma va vite… il devait ressembler à une espèce de clochard, et s’assit sur le siège qu’il trouva, surement le truc pour écouter les doléances.

Hum… ouais vous êtes forgerons c’est ça ? Vous venez pour demander des subventions ? Alors non je préviens on n’accorde pas de subventions.

Citation :

Hello, il y a quelqu'un ?
Messire le Duc je suis là !

Le vieil homme n'était pas habitué à ce que quelqu'un appelle ainsi. D'ailleurs il n'était pas habitué à ce qu'un visiteur quel qu'il soit vienne ici : la salle d'audience de l'Assemblée Ducale, pourtant lieu public destiné à recevoir les visiteurs lorrains, n'était que bien peu souvent utilisé...

Les cris cependant l'avaient sortis de son sommeil. Il faut dire que l'âge aidant, il avait bien du mal à rester éveillé toute la journée alors qu'il fallait le plus souvent attendre à ne rien faire.
Il n'en restait pas moins dévoué, et conscient de la chance que lui avait donné le Président de l'Assemblée en lui proposant ce poste de greffier.
Vu les circonstances, il ne pouvait pas se plaindre, bien au contraire : il avait dû revendre il y a bien longtemps son lopin de terre dont il n'avait plus la force de s'occuper. Son emploi à l'Assemblée Ducale avait été une chance inespérée !

Il espérait bien ne jamais trahir la confiance qu'on avait placé en lui...

Il se leva donc et sortit de son bureau pour voir que deux hommes se trouvaient dans la salle d'audience. L'un des deux était connu. L'autre pas du tout.
Il salua Messire Chlodwid Von Frayner d'un signe imperceptible de la tête.

L'autre personne devait être celle qui avait appelé mais il savait rester à sa place et se garda d'intervenir dans la discussion.
Il resta planté là, ne sachant pas trop quoi faire dans cette circonstance bien inhabituelle...

Tout semblait rentrer dans l'ordre. Le sieur qui avait crié dans la salle d'audience repartait.

Le greffier regagna son modeste bureau pour vaquer à ses occupations : il s'était endormi tout à l'heure sur un parchemin qu'il devait recopier...
Un travail pas très passionnant mais un travail tout de même.