Pensées

Enorig flanait dans les jardins du Castel. Perdue dans ses pensées, elle était bien loin de la Lorraine. Elle avait beaucoup d'interrogations en ce moment sur son avenir. Son mari lui manquait, sa chaleur, son sourire, son rire, tout lui manquait atrocement. Elle regarda les roses qui commençaient à bourgeonner à l'abri des murs et se souvint des moments passés avec lui. Elle ne pouvait l'oublier. Malgré ses efforts, malgré le temps, malgré ses amis, malgré tous ceux qui étaient là à ses côtés, sa blessure était là et elle ne cicatrisait pas. Elle ne pouvait pas oublier.

Invité

Alors qu'il rejoignait sa fiançé, le duc vit une de ses conseilléres errer dans les jardins l'air melancolique. Il decida d'aller la saluer.
- Comment allez vous Duchesse, vous m'avez l'air bien pale.

Enorig sursauta en entendant la voix du Duc, se reprit et se retourna. Regardant le duc elle sourit:

Eh bien Messire Duc, vous vous promenez aussi. J'admirais ces roses. Elles ont une vie éphèmère, mais durant leur courte vie elles exposent toute leur beauté et quelle beauté! Voyez-vous on n'a pas le temps de voir la beauté de ces fleurs partir, elles meurent rapidement. Quelle chance elles ont.

Elle lui sourit encore en semblant s'excuser:

Je retourne à mon bureau, ma promenade n'a que trop duré. Bonne soirée Messire.

Elle se dirigea vers la porte et avant de rentrer se retourna:

Vous êtes un heureux père Messire, votre fils est en tout point un gentilhomme.

Invité

Je vous remerçi Duchesse et vous souhaite bonne chance pour l'avenir.
Le duc se retourna puis s'eloigna dans les jardins de Nançy avant de disparaitre

Elle revint dans le jardin avant d'aller dans la salle de réception. Tant de choses se bousculaient dans sa tête. Elle avait encore une fois tout fait de travers. Encore une fois son caractère bouillant lui avait fait dire des paroles qu'elle aurait souhaité effacé. "Le mal était fait" lui avait-il dit. Oui il était fait et on ne pouvait revenir en arrière.
Elle regardait les roses qui perlaient des dernières gouttes de pluie. Elle sentit une larme couler sur sa joue. Elle l'essuya et entra se préparer.
Ce soir encore une fois il lui faudrait malgré tout savoir se tenir.