Venue de l'ambassadeur de Savoie

C'est quand le soleil fut à son zénith que le jeune homme posa pied à terre. Il était partit bien tôt pour arriver dans les plus brefs délais, avec en chemin une petite mésaventure : son plan s'était révélé faux et il avait du demander aux gens du coin la route.

Le voilà donc, interpellant un garde.

Salutations. Je suis Mordred de Castelviray, nouvellement ambassadeur de Savoie.

Et de sortir la patente attestant de la véracité de ses propos puis attendit qu'il fasse parvenir message à qui de droit.
Durant ce temps, ses pensées se perdirent, remémorant la situation actuelle.

Citation :: Qu'il soit lu et su,

Nous, Braie , en qualité de Chancelière annonçons la nomination de Mordred_Castelviray , au poste d'ambassadeur de Savoie au sein des provinces de la Lorraine et de Franche Comté .Qu'il soit su et reconnu de tous qu'il est le représentant officiel du légitime gouvernement de Savoie en leur sein.

De la chancellerie de Savoie pour la Savoie , la Lorraine et la Franche Comté
le 26 ème jour du mois dejanvier du mois en l'an de grâce 1463.
Braie de Féternes,

Chancelière de Savoie

Le garde ayant stoppé le savoyard à l'entre du Château avait remis la lettre de marque à un page afin qu'elle soit apportée le plus vite possible au Chancelier lorrain, en même temps que l'annonce de la venue de l'individu en question. La présence d'un savoyard rendait le Lorrain perplexe. Sans trainer, le Warenghien se rendit au Pont-Levis afin d'accueillir son homologue, remettant ses questionnements sur Caton à plus tard.

Le bonsoir Excellence, bienvenue en Lorraine ! Avez-vous fais bonne route ?

L'invitant à rentrer, il le pria ensuite de le suivre par là.

Une arrivée controversée. On aurait pu appeler ainsi le chapitre de notre histoire qui s'ouvre aujourd'hui. En effet, le très savoyard Marc-Antoine di Leostilla, Chancelier de son état, était arrivé au castel de Nancy. Invité par le chambellan Warenghien, son homologue lorrain, par l'intermédiaire de Son Excellence Caton le Censeur d'Acoma, il avait décidé de répondre après réflexion, par l'affirmative. Il fallait qu'il y ait au pire des morts, au mieux un tremblement de terre, pour que le Leostilla accepte de se rendre lui-même dans les chancelleries étrangères. Si ç'avait été moins important, il aurait envoyé l'un de ses agents diplomatiques. Mais la situation exigeait qu'Antoine vînt en Lorraine.

- Sa Grâce Marc-Antoine di Leostilla est l'invité honoré de Son Excellence le Chambellan Warenghien. Son Excellence Mordred de Castelviray ayant été remercié, il n'est plus à considérer comme représentant officiel de la Savoie.

Les choses devaient être claires. Nulle intervention inopportune - nul espionnage, sait-on jamais ! - ne devait déranger les futures et importantes discussions.

Un garde ayant aperçut au loin les armes de la Savoie qui brillaient sous le soleil printanier lorrain, on vint le prévenir de ce cortège en approche. L'Antique se dépêcha autant que sa légère claudication le permettait de venir à la rencontre du représentant du duché le plus au sud de feu la Lotharingie. Il descendit l'accueillir, dans la grande salle du vestibule d'entrée.

Votre Grace Excellence, quelle joie de vous revoir. Avez vous fait bon voyage jusqu'à nous? Pas trop d'ennuis sur les routes?
Je vais faire parvenir de suite un billet au chambellan pour le prévenir de votre arrivée icelieu.

En même temps, un claquement de doigt suffit pour que le secrétaire de la diplomatie, qui en avait l'habitude, fisse entrer un laquais porteur de rafraîchissements, et quelques amuses-gueules, cependant qu'il continuait

Quand au sire Mordred, n'ayez nulle crainte, Chancelier di Leostilla, nous avons été prévenu de son retour à la vie civile, et avons acter de la vacance temporaire de la représentation savoyarde en Lorraine. Le chambellan devrait prochainement lui retirer ses accès et accréditations de notre chancellerie.

Antoine accueillit l'émissaire chargé de la Savoie avec plaisir. Une figure qu'il connaissait et qui ne le laisserait pas seul.

- Votre Excellence, joie partagée. Tout s'est bien passé.

Et voilà qu'on lui rendit quelque amuse-bouche, comme il en avait pu faire profiter son hôte, à Chambéry.

- Je vous remercie pour la pareille, "vous savez recevoir" ! Parfait pour les accréditations du Sieur de Castelviray. Eh bien, attendons l'arrivée du Chambellan.

Hand me the keys ! Version 2, et cette fois-ci, dans l'autre sens. Sans se presser, le Warenghien arriva au poste de garde récupérer son ~~enfant~~ invité. Il avait bien des affaires à régler en ces temps troublés, et malgré l'urgence de la situation, il s'offrait le luxe d'un peu de frivolité dans la gestion de son temps et son calendrier. Mais une fois admis auprès de lui, le lorrain donnerait tout son temps au savoyard. Après tout, ils avaient bien des choses à se dire. Il s'arrêta à l'entrée, n'ayant pas envie d'aller plus loin, et observa quelques instants son homologue se remplir visiblement la panse. A croire qu'ils n'ont plus rien à manger en Savoie !

Hum...Soyez le bienvenue en Lorraine, cher Duc de Nice. J'espère que la route s'est bien passée, et que mon suzerain savoyard se porte bien. Vous l'avez sans doute croisé avant de partir, je suppose... Qu'importe bien, ce n'est pas de lui que nous devons parler. Ni ici-même, en vérité...

L'invite à rentrer, d'un signe de la main, dans les sombres couloirs du Castel.

Antoine vit arriver à lui son homologue lorrain tout en parlant. Il fronça un peu les yeux tandis qu'il introduisait la conversation. Le duc éclipsa totalement l'allusion à son fils. L'on ne parlerait pas famille ici, même si chez les di Leostilla, politique rimait essentiellement avec famille et liens du sang. Antoine avait une pâte de fruit dans la main et quand Warenghien eut achevé son discours, le Niçois mangea ce qui lui restait, sans quitter des yeux et détaillant chaque aspect que dégageait le chambellan. La bouche fermée, mâchant l'amuse-bouche, puis l'avalant enfin, il afficha un sourire plutôt étrange.

- Excellence, allons-y. Si vos couloirs recèlent autant de secrets que les nôtres, je me sentirais véritablement à l'aise. Ils possèdent en tout cas l'obscurité nécessaire, et c'est déjà cela.

Le chambellan Warenghien apparut, et il en fut soulagé, espérant que l'attente ne fut point trop longue. Bon, l’accueil était pas trop mauvais, cela aurait pu être pire, songeât il . Les amuse-bouche furent gober, et toute la petite compagnie suivit l’Éminence noire des lieux.

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